Je ne pouvais pas dormir. Mes yeux refusaient de se fermer, les méchants ! Pourtant la nuit était déjà tombée depuis longtemps, et Strange s’était tellement accrochée aux bras de Morphée, que son souffle était régulier et bruyant.

Je décidai, après maintes essayes vers le sommeil, de sortir sur le toit prendre l’air, et me changer les idées, qui étaient d’ailleurs bien confuses. Je me levai silencieusement, pour ne pas réveiller ma colocataire, qui, contrairement à moi, m’avait l’air d’avoir le sommeil lourd. Mes pieds nus prirent contacte avec un livre, ce qui me promit une bonne gamelle, que j’évitai de justesse en aillant l’heureux réflexe de m’agripper à ma tête de lit. Je soupirai, je n’étais vraiment douée… Et niveau discrétion, c’est tout à refaire me lamentais je en moi-même. Petit pas par petit pas, un pied devant l’autre, j’atteins la fenêtre, sans trop de péripéties pour allonger ma liste de maladresses. Je l’ouvris avec précautions, l’enjambai, et me hissai sur le toit, qui était en quelque sorte, le berceau de mon sommeil égaré. Je n’arrivais à m’endormir qu’ici, dans la froideur de la nuit, sur la dureté des tuiles, en-dessus de nuages d’étoiles que j’aime tant contempler. Je m’allongeai précautionneusement à ma place habituelle, et m’accordai un moment d’astronomie avant d’aller faire un tour dans les jardins.

Je me sentais tellement seule sans mon Raven à mes côtés.... J’aurais voulu être enveloppé dans sa chaleur, là, maintenant, tout de suite. J’avais froid, j’avais était assez idiote pour sortir un chemise de nuit (simple chemise d’homme trop grande pour moi).

Un bruit de pas dans les graviers m’interpella, et me fit me relever. Je ne voyais pas très bien, mais je distinguais une petite silhouette au loin. Qui cela pouvait être à une heure aussi tardive ?

Je descendis en vitesse et en silence de mon perchoir. J’atterris sur les cailloux, qui me firent grimacer contre ma peau nue. Tant pis, je n’avais pas le temps de remonter chercher des chaussures. De plus, la personne se dirigeait vers l’endroit où j’avais entendu la voix de Raven, quelques instants plus tôt.

En effet, j’avais vu Raven aller dans les jardins, puis une jeune fille si était dirigée également. J’avais donc surveillée tout cela de loin, mais rien n’avait éveillé mes soupçons, et j’avais laissé l’entrevue se terminer tranquillement. Je m’étais dit que j’allais aller voir, dès que l’un des deux se serait éloigné, ou même reparti.

Mais cette silhouette m’avait donné l’alerte. Je devais m’assurer qu’elle n’était pas nocive pour les Moroïs qui se promenaient incognito dans les jardins.

Les voix s’amplifièrent à mesure que nous avancions, moi et la silhouette. Puis, celle-ci se précipita dans un buisson, comme pour se dissimuler. J’étais sur le qui-vive, tous mes sens en alerte. Si quelque chose se passait, je devais réagir le plus vite possible.

L’ombre se releva, et continua son chemin. J’avais faillis bondir dessus dès qu’il avait bougé le petit doigt, mais je réussi à me contrôler. Je voulais voir ce qu’il avait l’intention de faire.

Puis, elle s’immobilisa, recula, et le sol se mit soudainement à trembler. L’information mit du temps à arriver à mon cerveau, mais cet indice me confirma mes pensées. Je le connaissais parfaitement, ce petit garçon aux cheveux en bataille…

Euh… désolé ! J’ voulais pas te déranger.

C’était désormais une certitude, Ljus était l’ombre que j’avais suivi. Ce petit homme était là, devant moi, ainsi que Raven, assit sur un banc, surprit. Ils formaient la paire tous les deux. Je me tordis de rire (silencieusement bien sûr), en les regardant se dévisager. J’intervins donc, avant que cette scène de devienne gênante, et que Ljus et Raven puissent avoir une première bonne impression l’un de l’autre.

Je sortis de l’ombre, et passai mon bars sur les épaules de Ljus. Vu son air, je venais de lui faire une belle peur. Je me mis à lui sourire, tout en m’interdisant de lui rire au nez, le secouai amicalement, et lui tirai délicatement la joue.

Alors qu’est-ce que tu fais là mon grand ? Tu ne devrais pas être au lit à cette heure ? C’est dangereux tu sais, de se balader tout seul la nuit.

Je croisai le regard perdu de Raven, inclinai légèrement la tête, et lui fit un de mes fameux sourires plein de fossettes, qu’il apprécie particulièrement. Je pris la main de Ljus, et l’entraînai vers Raven. Je lui fis signe de s’assoir à côté de lui, pendant que j’embrassai furtivement Raven.

Je te présente Ljus chéri. C’est un jeune Moroï qui vient de faire son entrée dans l’academy. C’est un gentil garçon qui n’a pas peur de la nuit, comme tu peux le voir.
N’est-ce pas mon cœur ? Demandais-je à Ljus en me tournant vers lui, tout sourire sur les lèvres.
Je suis très contente que tu sois là ! Ton oncle m'avait annoncé ta venue, mais je ne t'es pas vu. Tu étais tout ce temps dans ta chambre??