Raven ouvrit les yeux, ouvrit les yeux sur sa chambre, seul comme toujours. Les cheveux en bataille, il quitta son lit et alla prendre une douche, pour tenter de se réveiller et de sentir un semblant de vie le parcourir à nouveau. Pour l'instant tout ce qu'il sentait, c'était la tristesse qui envahissait son coeur, son corps, son esprit. Après la douche, brûlante, il se choisit rapidement des vêtements. Il enfila des sous-vêtements, un jean noir, un shirt à capuche bleu, et des baskets bleus montantes. Il remonta la capuche sur sa tête, d'ailleurs celle-ci était un peu trop grande, le tissu cachait légèrement ses yeux, avant de sortir de sa chambre, du dortoir et de l'aile ou sont situés les chambres. Puis il se décida à se rendre à l'aile Est, pour aller à la bibliothèque. Il ne croisa personne en chemin, sans doute à cause de l'heure si peu avancée. Il était bien trop tôt, songea t-il. Pourtant, il savait qu'il ne pourrait pas se rendormir...Il ouvrit la porte de la bibliothèque, entra le plus silencieusement possible. Mais bon, il n'y avait personne, même pas la bibliothècaire ! Il avança entre les étagères géantes, se demandant ou se trouvait la section " Géographie ", après quelques allers-retours hasardeux, il finit par tomber une rangée de livre, ou plutôt d'atlas. Il sourit doucement, en choisit un avec des photos de divers endroits du monde, non pas un de ceux avec des cartes. Il détestait les atlas avec les cartes, lui, il voulait des photos, pour voir le monde sans bouger, pour découvrir des endroits magiques. Il alla s'asseoir à une des nombreuses tables disponibles et ouvrit le livre. Il dévisagea les pages, observa avec attention chaque image, laissant son imagination s'envoler, pour l'emmener ailleurs...Et c'est ainsi qu'il n'entendit pas arrivé Shikaku.

Elle est enfermée dans une maison, une grande maison, une grande maison vide, une grande maison ou il n'y a qu'elle, les murs sont pleins de sangs, le sol est abimé, comme si quelque était tombé dessus plusieurs fois. Elle est recroquevillée contre un mur. Elle tremble, quand elle entend la porte s'ouvrir.
Et là, elle se réveille dans un halètement. Des larmes coulant sur ses joues, les poings crispés. Elle tremble, comme dans son rêve, comme cette nuit-là...Comme la nuit qu'elle revoie en rêve. Roulée en boule dans son lit trop grand, pour une gamine de neuf ans. Elle quitte son lit, les jambes tremblotantes, la démarche hésitante. Elle se rend dans la salle de bains en prenant garde à ne pas réveiller sa colocataire de chambre. Elle se figea en croisant son reflet. Ses yeux étaient rougies, son nez aussi, et son visage était plus que pâle. Les larmes recommencèrent à couleur sur ses joues, en se voyant si misérable. Elle ne put s'en empêcher, elle voulait trouver Raven, elle voulait qu'il lui fasse un câlin, qu'il la rassure...Un peu comme aurait du le faire son grand-frère. Alors avec son esprit, elle chercha l'aura de Raven. Elle espérait de tout son coeur que le Moroï ne soit pas entrain de dormir. Et la chance fut de son côté, car il se trouvait dans la bibliothèque de l'academy. Elle quitta la salle de bains, en courant silencieuse avec ses pieds nus, et en en chemise de nuit blanche à manches longues, elle se rendit à la bibliothèque. Poussa la porte avec le peu de force qu'elle avait, et se jeta dans les bras du Moroï aux cheveux noirs. Il était assis, donc heureusement qu'elle était petite. Elle se blottit contre Raven, sans lui laisser le temps de parler et déclara en larmes :
D-déso...D-désolée !

Même si il ne l'a pas entendu arrivée, il la sentit bien, quand le petite tornade violette et blanche lui sauta littéralement dans les bras. Trois secondes, ce fut le temps que mis Raven à reconnaître Shikaku. Il la sentit se lover contre lui, et ce fut automatique, il passa ses bras autour du petit corps de sa violette. Elle pleurait. Il longea sa tête à côté de celle de Shikaku et la serra contre lui. Il détestait la voir pleurer, il détestait voir les gens en général, pleurer. C'était un spectacle odieux pour une personne comme Raven.
D-déso...D-désolée !
Il la connaissait assez bien, pour savoir ce qu'elle devait penser. Qu'elle était une idiote de fondre en larmes ainsi. Alors, il la laissa se blottir contre lui. Et puis dit d'une voix douce :
Shika...Arrête de pleurer. S'il te plaît, ma puce. Sèche tes larmes et dis-moi ce qu'il t'arrive. Je déteste te voir ainsi...
Il recula légèrement la petite de lui, prit son visage entre ses doigts, et lui sourit. De sa main libre, il essuya les larmes qui coulaient sur les joues de sa violette. Il ébouriffa les cheveux de sa protégée et lui fit une pichnette sous le menton, pour la faire sourire, rire, n'importe quoi, tant qu'elle arrêtait de pleurer.

Elle sentit les bras de Raven se refermant sur elle, ainsi que sa tête toute proche de la sienne. Elle enfouit son nez dans son cou. Elle se blottit un peu plus contre lui, tandis que lui parlais.
Shika...Arrête de pleurer. S'il te plaît, ma puce. Sèche tes larmes et dis-moi ce qu'il t'arrive. Je déteste te voir ainsi...
Sa voix était douce, et elle rassura ainsi Shikaku. Les larmes coulaient toujours mais en elle-même, elle se sentait un peu mieux. Il la recula alors et comme à chaque fois, elle eut peur d'avoir commis une bêtise, et d'être rejetée. Pourtant Raven se contenta de prendre son visage entre ses doigts, et essuya ses larmes, ravissant la petite. Elle sentit Raven qui lui ébouriffais les cheveux, puis qu'il lui fit une pichnette sous le menton. Alors, elle lui dédia un grand sourire rayonnant, dont elle seule avait le secret. Puis elle passa ses bras autour du cou de son Moroï adoré et elle éclata de rire.
Désolée ! Je suis désolée...J'ai...C'est rien ! Dis, grand-frère que lis-tu ?
Elle se frotta les yeux, pour chasser les larmes qui s'y étaient nicher et se pencha un peu vers la table, relâchant ainsi son étreinte et appuya ses petites mains sur le rebord du meuble.
Ouah ! C'est trop beauuuu ! T'y est déjà allé fréro ?

Et au plus grand plaisir du jeune Moroï, la petite Shikaku esquissa un sourire rayonnant, un soleil miniature, un éclat de lumière, qui traversa le coeur de Raven, qui ne put s'empêcher de sourire en retour. Il adorait quand elle souriait ainsi, éclairant son visage d'enfant, tout autour d'elle. Il sentit les petits bras de l'enfant, passer autour de son cou et il entendit l'éclat de rire de Shikaku. Il joignit son rire au sien.
Désolée ! Je suis désolée...J'ai...C'est rien ! Dis, grand-frère que lis-tu ?
L'étreinte de la petite se déserra tandis qu'elle se penchait vers la table. Raven quant à lui, il savourait le "grand-frère", Shikaku l'appelait comme ça de temps de temps et à chaque fois c'était pareil, cela donnait à Raven l'impression qu'il avait encore une famille, une sensation chaude et à la fois froide, car elle réchauffait son coeur, mais aussi l'enveloppait dans une étreinte de glace, qui lui rappelait amèrement qu'il n'en avait plus. Il se re-concentra sur Shikaku.
Ouah ! C'est trop beauuuu ! T'y est déjà allé fréro ?
Il lui sourit, s'efforçant d'oublier cette sensation désagréable. Puis il passa un bras autour de Shikaku, la ramenant sur ses genoux, et attrapa le livre de l'autre, pour le placer près de la petite. Il pointa du doigt l'image qui avait tant émerveillé l'enfant.
Oui, c'est beau. J'y suis allé quand j'étais petit, au moins deux ans de moins que toi, ma puce...Ma tante m'avait emmené en Roumanie. Ce que tu vois-là, est le Delta du Danube. Je me rappelle de ce que ma tante m'a raconté...Je vais te le raconter. Déjà ma puce, le Danube est un fleuve et c'est presque le plus grand d'Europe. Le Delta est immense. Il abrite trois forêts. Et aussi énormément d'animaux...Je ne me souviens que de ça...Désolé ma puce.
Il perdit son sourire, avant de souvenir d'autre chose et dire joyeusement :
Mais si tu veux, je peux te raconter comment que je me suis perdu dans le Delta ! Tu veux ?