Huit heures du matin, salle de cours, dernières années

Huit heures du matin, salle de cours, deuxième années

Huit heures du matin, chambre 13, dortoir des invités

Mais où avais-je fichu cette maudite valise ? Raagh, quelle idée d’avoir autant de bouquins, de grimoires, de classeurs de parchemins, et de tous ces bazars… Je n’allais jamais être prête dans une heure, si je cherchais toutes mes affaires comme ça….

Bon, mission une : trouver ma valise. Regarder sous le lit, non…. Dans l’armoire, non plus… Sous le bureau, encore un échec cuisant… Mais où ?! Idée !! Salle de bain, et … bigo ! Valise perdue, dénichée ! Mais qu’est-ce qu’elle foutait au-dessus de l’armoire à pharmacie ? Aucunes idées, et pas le temps de me tuer des neurones pour ça. J’avais déjà perdu une vingtaines de minutes pour cette maudite valise.

Passons à la mission deux : rassembler tous les livres parlant de politique. On ne sait jamais, Raven pourrait en avoir besoin ! Un, deux, quatre, six…. Huit livres. Le compte y est ! Je les fourrai dans ma valise ! Elle allait peser une tonnes, mais t’en pis. Il fallait au moins ça pour Raven… Je me perdis un instant dans les nuages, en pensant que j’allais partir en voyage avec mon am…

Je me secouai ! Plus qu’une demie heure pauvre cruche : C’est pas le moment de fantasmer !

Mission trois : prendre une douche. Obligatoirement !! Je filai comme une dégantée dans la salle de bain, failli me casser la tête sur le rebord de la baignoire, en glissant sur le tapis de la douche. Je n’étais vraiment pas douée question stresse. Mes vêtements volèrent, et en un éclair, l’eau chaude perlait sur ma peau. Faire mes cheveux, ou ne pas les faire… Tel était la question ! (question de fille bien sûr…).

Un quart d’heure après, je sortis enfin, dans un brouillard total, la serviette en guise de pagne. Me sécher et trouver des vêtements corrects. Que je suis bête. Pour une fois, pas besoin de me triturer les méninges pour me vêtir, l’habit des Gardiens serait de sorti ! Comme cela, tout le monde comprendra que JE suis la gardienne de RAVEN ! J’enfilai mon pantalon de cuir marron si moulant. Il me faisait de belles jambes, j’en étais contente. Un caraco noir, et ma veste en cuir, tout aussi marron, moulait, elle aussi, bien mes formes. De hautes bottes noires terminées ma parure. J’y glissai mon nunchaku, au cas zou.

Mes cheveux mal essuyés sècheraient en route. En attendant ils laissaient tomber des gouttes d’eau sur ma belle veste. Tant pis, pas le temps de faire aller le sèche-cheveux.

Plus que dix minutes ! J’étais sur le point de fermer ma valise, quand je me rendis compte que je n’avais absolument rien pris pour me changer. La porte de l’armoire claqua, les cintres furent destitués de leur vêtement à une vitesse prodigieuse, et une boule de tissu s’amassa bientôt dans la valise. Je n’avais pas le temps de les plier, je fis quand même attention en les mettant. J’attrapai mon Nikon au vol, et se qui trainait sur mon bureau (j’espérais mon porte-monnaie, mon agenda, mon Ipod et mes écouteurs, et surtout ma boite de chewing gum pour déstresser), pour les balancer dans ma valise, et filer : illico presto !

Je me dirigeai vers la cour en courant, et y arrivai en haletant. Heureusement, je n’étais pas la dernière… pas la première non plus (évidemment vu ma rapidité niveau « faire ses bagages en un rien de temps »….). Je reconnu Oksanna, puis Raven, vers qui je dirigeai mes pas.

J’arrivai tout près de lui, quand je sentis quelqu’un sur mes talons. Un homme, à moitié caché sous sa capuche s’approchait de nous. Mais mon attention se tourne vers une petite fille qui courait vers Oksanna, et je ne vis pas la main de l’homme se rapprocher de Raven.

-Salut gamin ! T'as grandi depuis la dernière fois. Mais t'es toujours plus petit que moi, héhé. Alors qu'est-ce que tu deviens ? Normalement c'est ta dernière année ici...Que feras-tu après ?

Sa voix me fit tout de suite dévier la tête, pour que toute mon attention soit reportée sur l’inconnu. Celui-ci me remarqua et sembla surpris de me voir. Puis, toute stupéfaction effacée, il me dévoila ses dents, en un magnifique sourire de strigoï. De STRIGOÏ ?!? Oh mon Dieu, un strigoï si près de Raven, il fallait que je réagisse vite !

-Salut, toi! Je savais pas que tu donnais dans le baby-sitting, Raven !

Je ne m’attardai même pas sur la phrase sarcastique qui me concernait. Ma main vient sous ma robe instinctivement. Zut, j’avais mon habit de cuire, si particulier des Gardiens. Comme si de rien n’était, je me dépêchai de plonger alors ma main dans ma botte droite, et d’en sortir mon nunchaku. Je lui saute au cou avec, et le plaque au sol, la chaine sur la gorge. Je l’écrase de tout mon poids (42 kilos sur la poitrine, ça fait pas toujours du bien…), et le maintiens au sol, incapable de bouger.

Que fais-tu ici, Strigoï ? Comment oses-tu toucher le Moroï dont j'ai la charge!?

Lui crachais je au visage, avec la rage si palpable dans ces quelques mots. J’étais tellement en colère ! Énervée que se strigoï ait pu toucher Raven avant que je réagisse. Cela prouvait bien que je n’étais pas encore prête, loin de là… Je devais plus m’entraîner encore. Cinq heures par nuit n’était pas encore assez !

Quel s*lot d’avoir abordé Raven ainsi ! Il allait le payer, et s’il le faut de sa vie ! J’étais prête à sortir mon arme spéciale, quand la voix suave de Raven, ralentie mon geste, pour finir par l’annuler. Des mains s’agrippèrent à mes épaules, et je pense que c’était ceux de Raven, qui m’intimait de lâcher ma prise.

Onéon ! Lâche-le, je le connais, c'est pas un vrai Strigoï ! Je vais t'expliquer ! Faut pas que tu le blesses, merde, il est haut-placé à la Cour, et aussi à l'académie, lâche-le !

Il me tirait ? Je ne sentis qu’une légère force, mais je me relevai tout de même. Je n’avais pas envie de l’offusquer avec son manque de force évidant. Je fis d’abord une moue de désapprobation à ma proie, me relevai d’un bon, et rangeai mon nunchaku élégamment dans ma botte. Impressionner la galerie était ma spécialité !

Deux choses me choquèrent.
1 : « C’est pas un vrai Strigoï » Parce qu’il y en a des faux ?? Je ne comprenais vraiment plus rien moi….
2 : « Il est haut-placé dans la Cour » Quoi ? Je me fiche pas mal de sa place, qu’il soit le roi ou un simple strigoï de bas étage, je m’en fou royale. Si quelqu’un ose t’attaquer, il est mort ! C’est aussi simple que ça ! Qu’importe les conséquences. Je les assumerais. Même si la sentence est la mort.

Mais je n’en fait rien, je garde une tête impassible. Si je disais mes pensées, j’allais, à coup sûr, embarrasser Raven, et en prime, aggraver les choses. Je laisse donc mon Moroï prendre les choses en mains. Il se tourna vers moi, me regarda, et sembla quelque peu embarrassé de mes réactions…. Le Strigoï se releva et réajusta sa capuche, qui était partie en arrière lors de mon « assaut ». Son visage caché, je distinguai quand même des sortes de brulures. Surement celles dût au soleil. Je me surpris à l’analyser, c’est pourquoi je tournai ma tête de l’autre côté en un rien de temps. Je regardai Raven, attendant mes explications.

-Onéon, je te présente Micah Drashkov, hybride de son statut mi-Strigoï, et il n'est pas dangereux vu qu'il a fait ses études ici. Mike, je te présente Onéon Blaïzakt, ma Gardienne, sérieux Mike ! Tu voyais bien que c'est une Dlhampire, t'aurais pu au moins lui dire qui t'étais ! Et surtout, c'est pas une gamine, donc non je ne joue pas les baby-sitter. En plus, moi non je suis pas un gamin...

Ah je comprends mieux. C’était lui, le fameux hybride ! Mais que faisait-il ici ? Il avait terminé ses études normalement, non? Et quelles relations entretenait-il avec Raven ? Toutes ces questions se mêlèrent dans ma pauvre petite tête.

Ce Micah s’embla amusé par la situation. Raaah, il m’énervait déjà ce type ! Comme si il se foutait de notre tête ! Je pense que je ne m’entendrais pas super super avec ce gars, mais, c’était un ami à Raven … malheureusement. Peut-être en apprenant à le connaître… Même pas la peine de rêver, JAMAIS !! Jamais je ne m’entendrais avec lui !

Après l'académie...Je pense que j'irais faire un grand voyage, avec Onéon, si elle veut m'accompagner ! Et je deviens, que je suis toujours pas capable de te battre...Faudra que je te raconte ça ! Y a une Dlhampir, pas Onéon, qui m'a coller une raclée et qui après c'est proposé pour m'entraîner...

J’écoutais les retrouvailles de ces deux hommes, tout en pensant à pleins de choses, et en ruminant ma rage et mon humiliation. Des doigts se faufilèrent dans ma main et me serrèrent les miens. Je les regardai, longea le bras, et aperçu Raven au bout. Il me rapprocha de lui et sourie. Je le regardai stupéfaite puis me tournai immédiatement vers l’autre. S’il rigolait, je lui foutais une baffe ! Déjà un sourire se dessina, ma main se tendit….

Wah...Classe ! Hé gamin, t'aurais pu dire que t'étais plus un mioche ! Héhé, mon rejeté préféré est en couple...Et toi, Onéon, c'est ça ? T'as quel âge ? T'es douée niveau combat mais faudrait que tu change d'arme. Tu peux m'étrangler tant que tu veux, j'aurais cent fois le temps de te tuer. Et puis t'inquiète, je connais Raven depuis un max de temps, je lui ferais pas de mal. Et tu sais, j'ai pas tué depuis...Neuf ans ! En plus, je suis censé m'être racheté une conduite ! Plus d'alcool, plus de sang, plus de cigarette, rien. Que dalle, que des calmants, parce que soi-disant, sans je deviens givré. M'enfin bof, j'y crois pas, je deviens givré même avec les calmants.

Comment ça plus un mioche ? Jamais Raven ne l’a était !

-C'est pas forcément bon ce que je dis-là...Puis de f'çon on s'en fout, on me croit dingue, alors je le suis. Disx-moi Raven, c'est qui la fille qui t'a foutu dans le mur ? Son prénom, je veux dire.

Je devançai Raven, m’élançai vers Micah, empoignai sa cape, et le rapprochai de moi. Nous étions si proches, je pouvais me plonger dans ses yeux rouges. Je fronçai les sourcils. J’essayais de me contrôler, mais j’étais vraiment en colère.

Son nom est Nightmare, Eden Nightmare. Et je peux t’assurer qu’elle se souvient de mon intervention. Mais si tu ne me crois pas capable de protéger mon Moroï convenablement, je t’en prie, apprends-moi. Dis-je ironiquement. Dans le gymnase, je t’attends de pied ferme pour ma première leçon avec toi. Et choisit mon arme, tant que t’y est. Je lâchai le Strigoï, et me reculai un peu. Ma rage commençait à s’enfouir en moi. En contre partit, je te promets de protéger ton « rejeté préféré » comme tu te plais à l’appeler. Et je t’achèterais plus de calmants, même si je ne pense pas que tu sois givré ou dingue. Moi, je suis Onéon Blaïzakt, Gardienne de Raven, comme il te l’a déjà dit. J’ai quatorze ans, mais l’âge n’a rien à voir avec la force, la tactique, la pratique et la volonté ! Permet moi de m’excuser pour mes actes, et pour la forme, mais je serais directe avec toi. Ton statut ne change rien à mes yeux, si un jour tu tentes quoi que ce soit, je serais sans pitié. Sur ce, je vais me retirer, et vous laisser entre amis.

Je commençai à partir.